Mes méthodes

Horizontalité

Me présentant comme simple utilisateur, je tente de déconstruire d’emblée la tentation d’être perçu comme “professeur”. Je ne suis pas professeur, je ne l’ai jamais été et n’aspire pas à le devenir. Je suis formateur, médiateur, je sais que je ne sais pas, je peux me tromper et j’invite mes apprenants à accepter de se tromper. C’est le meilleur moyen d’apprendre.

J’alterne courts apports théoriques et travaux pratiques. Je tente aussi de les autonomiser dans leurs recherches documentaires.

J’utilise souvent dans mon diaporama d’ouverture un des Knots d’R. D. Laing :

“If I don’t know I don’t know, I think I know. If I don’t know I know, I think I don’t know.”

que l’on pourrait traduire ainsi :

“Si je ne sais pas que je ne sais pas, je pense que je sais. Si je ne sais pas que je sais, je pense que je ne sais pas.”

Mes apprenants ne comprennent pas forcément tout de suite pourquoi je leur donne cette citation. Mais sur des formations longues, je leur remets la slide parfois à un moment pertinent, plus tardif. Des yeux s’éclairent alors, des regards s’illuminent et des sourires apparaissent en même temps qu’un hochement de tête se laisse percevoir.

Transversalité

Au-delà des aspects techniques assez classiques dans les formations que j’ai pu animer (comment fonctionne un ordinateur, ses composants, son OS, les logiciels, etc), j’aime bien aussi faire des TP qui ont l’air de récréations. En fonction des envies et centres d’intérêts des apprenants, ça peut être prendre en main des fonctions de base de Gimp ou Scribus, explorer LibreOffice, le comparer à Office, ou plus récemment tester des logiciels pouvant faire tourner des LLM en local (avec des projets comme LM Studio ou reorproject par exemple). Le but reste le même : pousser mes apprenants à se confronter à des logiciels et interfaces inconnues et repérer davantage les fonctionnalités que les emplacements dans une interface ou une autre, se reporter à de la documentation en cas d’interrogations existentielles et tester. Mon but est de faire tout, sauf des utilisateurs captifs.

Outils courants

Pour les formations “techniques”, je me sers beaucoup de VM. Ça permet de tester de multiples systèmes, de nombreuses applications, de faire communiquer des VMs entre elles (et donc de pratiquer des fondamentaux réseaux), démystifier les distributions Linux (“ah non monsieur, c’est trop dur Linux il paraît” ; quelques semaines plus tard, ce sont eux qui me parlaient de distributions que je n’avais jamais croisées et on les testait ensemble).

J’ai pu aussi proposer la librairie P5 à des futurs peut-être aspirants dev (merci Grégoire pour la suggestion). Un très bon outil pédagogique pour approcher dans un JavaScript simplifié les éléments de base de tout langage informatique (boucles, variables, conditions) et pousser plus loin (jusqu’à la programmation orientée objet) avec un résultat graphique instantané.

Récemment, souhaitant introduire le markdown auprès de mes apprenants Techniciens d’Assistance Informatique, j’ai pu découvrir Scribouilli, mini-CMS avec lequel j’ai pu rédiger et mettre en ligne en très peu de clics ce site. L’intérêt pédagogique est triple :

• introduction au markdown et à la notion de syntaxe et de balise
• introduction au CSS pour pimper tout ça
• et passage au HTML lorsque le markdown ne suffit plus à réaliser une idée précise

Sensibilité libriste

Toujours dans cette idée, cette envie, ce sacerdoce voire cette nécessité de ne pas participer à la fabrication d’utilisateurs captifs, je privilégie dans mes interventions les technologies open-source et les logiciels libres. J’ai ainsi pu faire découvrir et faire installer à mes apprenants des outils tels que NextCloud, et quelques plugins pour leur démontrer par la pratique que d’autres clouds que ceux des GAFAMs sont possibles.

La raison en est très simple : outre le fait que beaucoup de valeurs du Libre me parlent, je ne souhaite pas que mes apprenants, si je les formais sur des technologies ou logiciels propriétaires se retrouvent bloqués ensuite devant un dilemme moral : dois-je pirater ou acheter le logiciel machin que j’avais bien aimé utiliser pendant la formation ?

Des idées ?

Si vous avez d’autres idées d’outils ou d’ateliers, ou même des besoins particuliers et que mes méthodes et valeurs vous intéressent, n’hésitez pas à me contacter.